Parcours de formation
Après un bac technique, j’ai réalisé que les débouchés ne me convenaient pas. J’avais déjà cette passion de la mer. Cela m’a permis de prendre conscience assez jeune des pressions environnementales liées à nos activités, par le biais de la plongée sous-marine, notamment comme moniteur. J’étais intéressé, au-delà du constat, par la recherche de solutions, pour des activités humaines inscrites de manière plus responsable dans leur environnement. Souhaitant réaliser une reconversion, la voie d’un IUP en environnement s’est imposée, et j’ai pu intégrer celui de l’ig2e à Lyon 1, qui proposait des remises à niveau en sciences, ce qui m’était nécessaire étant donné mon parcours initial. Je me suis investi pleinement dans ce cursus, profitant chaque année de toutes les semaines libres pour faire un stage, la première année à la police des eaux puis à l’Ifremer sur la pollution de l’eau, en 2ème année chez GRS Valtech en dépollution des sols et la 3ème année à la laiterie des Monts du Forez sur l’ISO 14001. A l’issue de la formation, et grâce à ces expériences professionnelles variées, j’ai rapidement intégré l’entreprise Girus à Lyon, en conseil et études déchets.
Mon travail actuel
Mon entreprise propose des prestations de bureau d’étude/conseil, assistance à maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre. Actuellement, j’y suis chef de projets et coordonnateur des activités portuaires, maritimes et fluviales. J’ai donc une composante commerciale dans mon travail, avec des réponses à appel d’offres (déchets, économie circulaire, environnement-déchets-énergie), et une fois la mission gagnée, coordonner sa mise en place en équipe projet, jusqu’à la restitution du travail au client.Historiquement, nous avions une forte proportion de clients publics (80%), mais cela a évolué grâce à l’intégration dans le groupe Elcimaï, dont nous nous sommes rapprochés, et la part de clients dans le secteur privé doit représenter actuellement environ 50% de nos prestations.Si les clients dans le secteur public nécessitent moins de démarchage commercial, les particularités liées aux règles des marchés publics (au-delà d’un certain seuil), est le travail important de formalisation et de constitution des pièces qui est nécessaire pour pouvoir y répondre, ceci étant assorti d’une forte inertie pour la sélection, puis la réalisation et ensuite la rémunération des missions. Cela n’est pas comparable dans le privé, où le rythme des affaires est plus rapide, mais où la part de développement commercial est beaucoup plus développée.L’apport de nos méthodologies respectives, issues du travail avec des acteurs publics pour Girus, et privé pour Elcimaï, a permis d’enrichir les équipes dans le développement puis la réalisation des projets.
Une évolution dans les métiers, au sein d’une même entreprise
J’interviens sur la partie conseil/études depuis 20 ans, ce qui est un choix personnel, qui a nécessité de me renouveler régulièrement. J’ai eu l’opportunité d’évoluer en interne, en passant de chargé d’études à chargé d’affaires. De plus, grâce à mon envie d’entreprendre, d’abord sur la partie déchets, j’ai contribué à ouvrir la voie sur de nouveaux axes de prestations pour l’époque (optimisation des collectes, déchetteries seconde génération, développement du réemploi etc.), puis en développant nos activités au secteur maritime.
Cette dernière évolution est liée à mes affinités avec ce milieu, vers lequel je souhaitais orienter mes activités de conseil et études depuis longtemps. Ayant fait part de ce projet à mes responsables, j’ai eu la chance de pouvoir partir développer la branche maritime de Girus à Nantes. C’est un secteur passionnant, dans lequel la France possède la 2ème Zone Economique Exclusive (ZEE) du monde. Nous avons démarré modestement en 2011 des missions sur les déchets pour des activités maritimes et portuaires, ce qui est une entrée stratégique qui, contrairement à l’eau (axe plus qualité/effluents), nécessite d’avoir une vision globale de l’activité. Ensuite, grâce au rapprochement d’Elcimaï avec Girus et Odyssée développement, cabinet en économie maritime, en 2016, nous avons pu faire grandir cette activité (actuellement une dizaine de personnes), qui est devenue un axe identifié de développement du groupe.
Nous intervenons toujours sur nos métiers de base (déchets, eau, économie circulaire etc…) pour des clients de la sphère portuaire et maritime. Nous accompagnons en ce moment les dix ports départementaux normands pour faire les diagnostics environnement et plan d’actions environnement/économie circulaire pendant 2 ans. Nous venons de démarrer une mission pour France Agrimer afin d’écrire pour la France le programme opérationnel en vue de réduire les plastiques dans les activités de pêche et de culture marine. C’est une véritable fierté de pouvoir apporter ce type de contribution. Il m’arrive parfois d’aller un peu plus loin : j’ai travaillé récemment pour le grand port maritime de la Guyane, dans le cadre d’une évaluation environnementale de son projet stratégique, et j’ai réalisé un plan de gestion environnementale des déchets du port autonome de pointe noire au Congo.
Cela apporte de belles expériences, sur des missions diversifiées. En ce moment, nous avons deux missions sur la REP (Responsabilité Elargie des Producteurs) pour les bateaux de plaisance hors d’usage. Enfin, sur la thématique de l’économie circulaire, j’ai travaillé pour le grand port maritime de la Rochelle sur 2 ans, pour accompagner la mise en place d’une très belle démarche d’écologie industrielle et territoriale, avec mutualisation de flux (déchets-eau-énergie) et de services entre une 40ne d’acteurs de la zone portuaire (démarche MER pour matières énergies rochelaises).Ces dernières années, si je me suis plus spécialisé sur le monde maritime, j’ai tenu à rester référent économie circulaire pour les collectivités (accompagnement à la création du label ADEME économie circulaire et territoire avec un bureau d’étude partenaire, à la création de l’observatoire de l’économie circulaire des Pays de la Loire, à la démarche d’écologie industrielle du grand Dijon …)., car c’est une thématique clé, où le milieu maritime et portuaire peut s’enrichir des expériences des collectivités.
Quelles qualités faut-il pour travailler en bureau d’étude ?
Ce métier me passionne, avec comme dans tout métier, des avantages et des difficultés, et je m’y épanouis toujours.Il faut une assise technique solide, un bon esprit critique et de synthèse, et une vision transversale des choses, mais il faut aussi, et c’est incontournable dans nos métiers de conseil, être doté d’une grande agilité intellectuelle, d’un bon sens du relationnel assorti d’un charisme permettant de rendre possible/ et de faciliter des projets très divers, en collaboration avec des clients et des partenaires, qui pour certains sont des décideurs dotés de fortes personnalités.