Portraits de professionnels

Les formations

Edith H.

Maîtrise 'Gestion Génie de l'Environnement' 1999
Responsable déchetteries et recyclerie

Mon parcours de formation

Dès le lycée, j’avais la volonté de travailler dans les métiers de l’environnement, ce qui était innovant, et à la marge à l’époque. Suite à une année de DEUG SVT, j’ai intégré l’IUP de l’ig2e. La répartition en trois années thématiques (eau, sols - déchets et gestion de l’environnement) me paraissait complète et suffisamment généraliste pour une spécialisation ultérieure. De ces 3 années d’études, je garde le souvenir d’une belle ambiance de travail et d’entraide au sein de la structure. La diversité des intervenants (universitaires et professionnels) était riche et précieuse. 

Mon métier actuel

Actuellement responsable de 5 déchetteries et recyclerie de la communauté d’agglomération du lac du Bourget, qui compte 75 000 habitants, je dois piloter l’exploitation de ces déchetteries, en prestation de service. Les déchetteries/recycleries permettent de collecter la moitié du tonnage de déchets produits sur le territoire, l’autre moitié correspondant aux ordures ménagères collectées en porte à porte et  en apport volontaire.

Au quotidien, je gère un large panel de tâches : appel d’usagers pour répondre à des problématiques particulières, échange avec les prestataires pour organiser et optimiser la gestion des déchetteries, gestion administrative et financière des sites, ainsi que leur communication institutionnelle et évènementielle, sécurité des installations, ainsi que celle des agents et usagers. Pour m’assurer du bon fonctionnement des déchetteries et échanger avec les agents sur leurs problématiques, je visite régulièrement les sites. Je suis également en contact avec la gendarmerie concernant la sureté (vols, problèmes d’intrusion …). Sur place, je suis en lien avec les prestataires, hauts de quai avec les agents d’accueil et bas de quai avec les différents collecteurs de déchets qui les amènent vers les centres de traitement. J’assure également le lien avec tous les écoorganismes (éco mobilier, OCAD3E, éco DDS,…) sur les différents flux pris en charge par les filières à Responsabilité Elargie des Producteurs (REP). Je gère également le budget des déchetteries, qui est relativement important, du fait des volumes de déchets qui y sont pris en charge, et fais aussi le lien avec tous les acteurs pour optimiser les coûts tout en garantissant que le service aux usagers est rendu. 
J’assure des missions de fond telles que la mise aux normes de sécurité des déchetteries, la mise en place de contrôles d’accès, la sécurisation, et la vidéosurveillance. Je travaille actuellement pour lancer une dynamique d’économie circulaire en lien avec les élus et les services sur les compétences qui sont portées par l’agglomération, que ce soit les déchets, bien sûr, mais aussi l’énergie, l’agriculture, les travaux, l’économie, les marchés publics…

Mes projets en cours et à venir

Aujourd’hui, j’ai un nouveau projet sur l’économie circulaire, issu du constat que la recyclerie n’est plus suffisante pour développer davantage le réemploi sur le territoire. L’objectif est de faire émerger une nouvelle économie basée sur des matières premières issues de matériaux de seconde vie. Les matières premières s’épuisent, comment arriver à transformer les déchets d’aujourd’hui en ressources pour demain ?
Au niveau des déchetteries, j’ai pour objectif de capter un maximum de déchets entrants, parce que nous avons les moyens justement de les valoriser, d’abord par le réemploi, puis le recyclage, et enfin la valorisation énergétique.Nous cherchons à développer de nouvelles filières, comme cela été le cas par exemple pour des déchets de la filière plâtre, en partenariat avec les entreprises du monde du déchet. Auparavant, le plâtre était traité comme un déchet inerte, alors qu’il ne l’est pas. Il était, soit incinéré, soit stocké en centre d’enfouissement, ce qui était polluant. Aujourd’hui, il est récupéré et préparé pour être envoyée à l’usine placoplâtre de Chambéry, qui l’insère dans ses plaques de placo par exemple. De même, les briques plâtrières, composées de plaques inertes et de plâtre non inertes, peuvent être séparées et traitées de manière spécifique. Tout cela permet aujourd’hui la valorisation à 90% des flux entrants en déchetterie. L’intégration de groupes de travail régionaux et l’adhésion de la communauté de communes à Amorce* permet également de participer à des événements, réunions et de recevoir régulièrement de l’information.
Le secteur publicTravailler pour le service public me permet de mettre mes convictions au service de mon métier : d’une part, par la prévention, et d’autre part, par la valorisation des déchets, qui sont une véritable ressource. Nous avons un vrai levier, pour impulser une dynamique nouvelle sur le territoire. Certes, il y a des lourdeurs dans le service public, du fait de certains aspects administratifs et d’une prise de décisions plus longues mais une fois la dynamique enclenchée, les projets prennent une envergure plus intéressante et plus durable puisque ce sont des décisions politiques qui permettent d’agir au niveau d’un territoire et d’une population. 

Conseils 

Avoir l’envie, c’est la base de tout. Le service public permet de travailler sur des sujets de fond pour l’amélioration du quotidien et du cadre de vie de la population en général, et aussi de faire émerger des solutions innovantes en matière de déchets et d’économie circulaire sur le territoire. J’ai aussi la chance d’avoir la confiance de mes collaborateurs, et de bénéficier d’une certaine autonomie dans mon poste. 

*Association de collectivités, gestion des déchets, réseaux de chaleurs, gestion locale de l’énergie

D'autres témoignages d'anciens