Portraits de professionnels

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Myriam P.

Master 'Environnement et risques' 2013 VAE
Correspondante environnement, pôle ingénierie, SNCF

La validation des acquis pour obtenir le statut cadre

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 32 ans. J’ai une formation de biologiste puis une spécialisation en environnement naturel, avec l’obtention d’une maîtrise puis d’un master. J’ai un parcours varié, ayant travaillé dans différentes structures : en laboratoire d’analyses d’eaux, pour le Conseil
Général de la Nièvre au sein du service Rivières et milieux associés ou encore pour le Conseil Général de l’Yonne comme directrice de l’Institution pour l’Entretien des Rivières. Depuis 2007, je suis correspondante environnement au sein du pôle régional ingénierie de Lyon à la SNCF. C’est pour faire reconnaître mes compétences en termes d’environnement industriel que j’ai postulé pour obtenir le master ‘Environnement et risques’ de l’ig2e via une démarche de VAE.


Vos missions au quotidien ?
J’occupe des missions en environnement au sens large : environnement naturel et industriel. Mes missions sont diverses. Je suis chargée par exemple de la mise en conformité réglementaire vis-à-vis du code de l’environnement de tous les projets qui sont réalisés par le pôle régional ingénierie de Lyon. L’objectif pour la SNCF est que l’ensemble des chantiers réalisés ait un impact limité sur le milieu naturel, une bonne intégration paysagère et qu’ils soient réalisés en concertation avec les services de l’Etat et dans le respect des riverains. Mes missions passent régulièrement par le pilotage d’études réalisées par des bureaux d’études spécialisés, que ce soit dans le cadre de nouveaux projets ou de chantiers de régénération ou de maintenance. Par exemple, pour la nouvelle gare Jean Macé à Lyon, j’ai piloté les études de bruit qui ont été prises en compte dans le cadre du projet (amélioration des protections de façades de riverains). Sur les chantiers de démolition, il est fréquent d’avoir à supprimer des petites guérites. Dans ce cadre, il faut réaliser des diagnostics amiantes et plomb. Dans le même ordre, lorsqu’il y a besoin de réaliser des dossiers d’études d’impact ou pour la recherche de pollutions des sols, j’assure l’interface avec les prestataires. En interne, je suis référente en matière d’environnement pour les technicentres, qui sont des sites de maintenance ferroviaire. À ce titre, je réalise des missions de conseil et d’assistance à maîtrise d’ouvrage auprès des responsables, je négocie les conventions de rejets en concertation avec les collectivités concernées et je gère, lorsque cela arrive, les incidents environnementaux dans le cas de pollutions des eaux  souterraines ou des sols.

Un chantier marquant ?
Il y en a beaucoup ! Et notamment des chantiers sensibles pour les milieux… Dernièrement, j’ai travaillé sur un chantier très intéressant, car important en termes de budget (7 millions d’euros), de durée (1 an) et de technicité. Il s’agit du  remplacement d’un tablier métallique d’un pont rail de 70 m de long, au-dessus d’un cours d’eau en Ardèche. J’ai été associée en amont du projet, dès la phase d’émergence des études. À cette étape, il a fallu identifier les contraintes du chantier, faire un état des lieux environnemental (présence d’une espèce protégée sur le secteur des travaux : le castor d’Europe), voir comment l’ouvrage s’intègre à l’existant, mettre en évidence les contraintes, notamment hydrauliques car le  cours d’eau était sujet à des crues soudaines et violentes. Pendant le chantier lui-même, j’ai assuré le contact avec le chef de projet, la maîtrise d’oeuvre ‘études et travaux’ et l’entreprise que j’ai coachée sur l’aspect environnemental : vérification de l’absence de déversement, surveillance de la qualité des matériaux, du tri des déchets, suivi du chantier... Il était aussi important d’agir en concertation et toute transparence avec les riverains, les élus et les services de l’état. C’est ce que j’ai fait, de manière à m’assurer l’adhésion de tous. Et cela a fonctionné : le chantier s’est très bien passé ; nous avons eu des articles de presse positifs dans les journaux locaux. Montrer que l’ingénierie ferroviaire peut agir dans le respect de l’environnement et en accord avec les riverains et les acteurs publics du département est une réelle source de satisfaction.

La démarche de Validation des Acquis de l’Expérience…

Je ne connaissais pas cette démarche. Pour que je puisse obtenir le statut de cadre au sein de la SNCF, ma hiérarchie m’a demandé de justifier d’un diplôme de bac+5 conforme aux missions menées. Je ne savais pas trop comment m’y prendre. J’ai tout de suite recherché un diplôme en cohérence avec mes  missions. J’ai regardé sur le catalogue de formation de l’Université Lyon 1 car je cherchais une formation scientifique et proche de mon lieu de travail (au cas où des cours ou autres journées d’information seraient nécessaires). C’est ainsi que j’ai trouvé le master ‘Environnement et risques’. En avril 2012, j’ai pris contact avec le responsable de la cellule VAE. Nous avons échangé sur les modalités de la VAE, puis j’en ai discuté avec ma hiérarchie et la démarche a été validée. J’ai alors déposé un dossier de demande de financement en interne, présentant mes compétences et ma motivation. J’ai réussi à obtenir une aide financière (fin été 2012) qui m’a permis de payer en partie la VAE. Je suis réellement entrée dans la  démarche en septembre 2012 avec le suivi des trois modules d’accompagnement mis en oeuvre par la cellule VAE de Lyon 1. Cela m’a permis de comprendre les attentes de la démarche, le contenu du dossier et les différentes étapes. J’ai rédigé  un dossier d’une centaine de pages en trois mois. J’ai reçu à chaque étape des conseils qui m’ont permis d’affiner mon propos et de le cadrer au plus juste avec les attentes du master. J’ai apprécié la réactivité, les conseils de la cellule VAE et de l’accompagnatrice au sein de l’ig2e tout au long de ce parcours. Il y a eu une excellente proximité qui a, bien sûr, participé à la réussite. La VAE, c’est un investissement personnel important dont je n’avais pas forcément conscience au départ :  j’ai continué à exercer mon activité professionnelle avec des plans de charge assez denses et des responsabilités importantes. Il fallait que la qualité de mon travail soit toujours au rendez-vous et, en parallèle, réussir à mener à bien cette démarche qui me tenait à coeur. Je ne pouvais pas prendre de créneaux « VAE » sur mon temps de travail donc j’ai travaillé sur mon dossier chaque week-end et vacances, y compris à Noël. Je n’ai toutefois aucun regret. La VAE m’a permis de  valider les missions que j’occupais depuis 6 ans sur ce volet environnement industriel qui manquait à mon cursus universitaire. Je suis satisfaite aujourd’hui d’avoir la double compétence validée en environnement naturel et industriel ! Ce n’est que du plus.

Les résultats de la VAE ?

Il était convenu avec ma hiérarchie que je devais obtenir mon diplôme et qu’ensuite je serai revalorisée dans mon poste avec un passage au statut de cadre. En un mois, cela a été fait ! J’ai obtenu ce que je  voulais, ce qui m’avait été promis et que  j’attendais. La VAE a été une expérience intense parfois éprouvante mais totalement positive !

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