Portraits de professionnels

De l’environnement à l’hygiène de l’habitat : un parcours au sein de la fonction publique

‘J’ai mis longtemps à savoir ce que je voulais faire. Après mon bac S réalisé en filière sport-étude, j’ai commencé par tenter une première année de médecine que j’ai échouée. C’était mon seul projet à l’époque. Après cet échec, je ne savais pas vers quelle formation me diriger. Je me suis donc donné le temps de réfléchir. Pendant cette année, j’ai pu travailler en tant que manutentionnaire dans une entreprise qui reconditionnait des produits pour de la vente en grandes surfaces. Cette expérience m’a amené à m’intéresser à la sécurité, qui n’était pas une priorité de la politique de l’entreprise : nous travaillions dans un environnement bruyant et dangereux, sans gants ni casques anti-bruit ! Cette expérience m'a poussé à choisir le DUT HSE, avec pour but d'améliorer les conditions de travail des salariés. Pourtant, une fois en formation, ce sont finalement les enseignements en environnement qui m’ont le plus intéressé, notamment grâce à un contrat en alternance au sein du service Hygiène et santé environnementale de la Communauté Urbaine de Strasbourg. Cette année-là, j’ai réalisé des missions très variées relatives à la qualité de l’eau, à l'hygiène alimentaire ainsi qu'au traitement de plaintes de nuisances sonores et d’hygiène de l’habitat. J’ai ensuite intégré la licence professionnelle ‘Maîtrise des Pollutions et nuisances’ que j'ai également réalisée en alternance en collectivité, puisque j’ai travaillé au sein du Service Prospective et Analyse Immobilière de la Ville de Lyon sur la thématique des sites et sols pollués. C’est un service qui gère les montages immobiliers complexes dans le cadre de cessions ou acquisitions de terrains par la Ville. Dans le cadre de ces projets, j’ai été amené à réaliser des études historiques et documentaires de pollution des sols (point de départ de chaque étude), puis à calibrer et à réaliser des prélèvements et, enfin, à interpréter les résultats d'analyses. Les prélèvements étaient réalisés, soit par nos soins pour les dossiers simples, soit par un bureau d'études prestataire, ce qui nécessite la rédaction d'un cahier des charges. C'était une expérience très enrichissante. La licence a beaucoup renforcé mes compétences environnementales dans le domaine de l'eau, des sols et des déchets. Elle m'a permis de découvrir et de rapidement devenir autonome en ce qui concerne la gestion des sites et sols pollués tout en consolidant mes bases en sciences de l’environnement (hydrogéologie, hydraulique, géologie, chimie…), très utiles pour la réalisation de ces missions.

Actuellement, je travaille au Service Communal d’Hygiène et de Santé de la Ville de Lille sur un poste d’inspecteur de salubrité. J’interviens principalement sur la thématique de l’hygiène de l’habitat en application du règlement sanitaire départemental et du code de la santé publique. Il s’agit pour mon service de traiter les plaintes liées à l’hygiène dans les domaines de l'habitat, de l'alimentaire, du bruit et de la lutte contre les nuisibles, de contrôler la salubrité et la sécurité des locaux et des immeubles d'habitation, de réaliser les visites et rédiger les rapports. C’est un emploi de terrain, avec de très nombreux contacts, dans lequel il faut réussir à être cordial et ferme. Ce n’est pas toujours évident dans la mesure où nous agissons sur plainte, ce qui signifie qu’en général il y a eu au préalable une situation de conflit avec le voisinage ou entre le locataire et le propriétaire.

Je suis très satisfait d’avoir obtenu ce poste : je me sens à l’aise dans cette fonction qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants et je n’ai même pas eu le temps de m’inscrire à Pôle Emploi, une vraie chance !’